Après la crise Covid et suite au déclenchement de la guerre en Ukraine, les entreprises doivent faire face à une dégradation du climat économique. Dans ce contexte difficile et en pleine mutation comment accompagner au mieux les entreprises dans leur transformation ? C’est la question à laquelle Gilles Galichet répond dans un entretien à BFM Business
La performance de l’entreprise doit être globale et durable
JMLECO / Nicolas Doze de BFM Business : Après la crise Covid, les entreprises doivent faire face à une dégradation du climat économique suite à la guerre en Ukraine. Celles-ci sont-elles déboussolées ?
Les entreprises ont incontestablement besoin d’être accompagnées pour pouvoir faire face à la complexité actuelle due à la succession des crises. Aujourd’hui, les organisations doivent être en mesure de maîtriser plusieurs paramètres pour pouvoir en assurer un pilotage optimal. Il s’agit de drivers qui sont tout à la fois économiques, réglementaires, environnementaux, sociaux et sociétaux… Il faut savoir les mettre en relation afin de disposer des bons indicateurs qui vont faciliter la prise de décision.
Qu’en est-il des plus petites structures qui ne disposent pas forcément des moyens financiers pour se faire accompagner ?
En France, les fonds de formation sont, aujourd’hui, mutualisés. Cela joue en faveur des PME/PMI, notamment celles de moins de 50 salariés. Celles-ci ont désormais les moyens de faire appel à des organismes extérieurs pour se faire accompagner. Il est important que les dirigeants de ces entreprises puissent entrer dans ce processus d’accompagnement et de coaching. Nous le constatons d’ailleurs à notre niveau chez GXG Consulting, où les petites structures viennent davantage nous solliciter qu’auparavant, exprimant un réel besoin en la matière.
On dit souvent que les organisations doivent faire preuve d’agilité. Que revêt ce mot pour vous ?
Désormais, tant les organisations que les hommes doivent être agiles, à plus forte raison dans le contexte actuel qui est volatile, incertain, complexe et ambigu (VUCA). L’agilité, c’est pouvoir gérer chaque jour cette complexité afin de pouvoir prendre la décision adéquate en regard des événements qui viennent impacter l’entreprise. En préambule, pour qu’une entreprise soit agile, il faut créer et maintenir la confiance dans le système, entre les hommes, entre les niveaux de responsabilité. C’est un pilier fondamental de la performance globale et durable. A partir de là, nous allons travailler sur les différents paramètres de ce que nous appelons « l’agilité systémique et collaborative ». Il s’agit :
- De la robustesse des processus organisationnels
- Des pratiques managériales qui doivent générer la confiance et l’autonomie (donc la responsabilisation des collaborateurs) pour engendrer du progrès au quotidien. Il s’agit de ce que nous appelons le « leadership authentique ».
- De la performance du système de traitement de l’information afin de collecter et d’analyser de manière performante les données
- Des attitudes et postures des dirigeants, de l’encadrement et des opérationnels
- De la mise en place d’une dynamique collective pour identifier et résoudre les problèmes efficacement au quotidien
- De capitalisation du savoir
- De la question de la gouvernance qui doit être suffisamment structurée depuis le niveau stratégique jusqu’au niveau opérationnel.
Enfin, l’agilité doit viser une performance dite globale et durable. Celle-ci revêt plusieurs dimensions : économique, sociale, sociétale, et environnementale.
Comment, concrètement, faites-vous passer cela sur le terrain ?
Nos consultants travaillent en immersion, entre deux à cinq jours par semaine selon les cas, dans l’entreprise qui fait appel à nos services. Il s’agit de missions qui durent de deux ans à quatre ans, avec un vrai suivi et une réelle proximité. Nous avons mis en place une matrice qui permet de mesurer le niveau de maturité et d’agilité (ainsi que de la confiance) de l’organisation. Nous accompagnons nos clients jusqu’à un niveau de maturité qui leur permet d’être autonomes et de le rester.