Dans un contexte économique complexe et incertain, la transformation des entreprises est aujourd'hui incontournable pour toutes entreprises qui souhaitent évoluer.
Entretien de Gilles Galichet sur le plateau d'Itinéraire Entreprise diffusé sur le figaro.fr. Le dirigeant de GXG Consulting revient sur l’importance de la transformation des entreprises, nous expose sa méthode et son retour d'expérience.
Aujourd’hui sommes-nous dans un contexte où les entreprises ont envie et doivent se transformer ?
Je ne sais si elles en ont envie mais elles ont la nécessité de le faire très certainement. Pourquoi doivent-elles le faire ? Aujourd’hui, on est dans un environnement très complexe, ambigu, volatile, incertain. Une entreprise qui a une histoire de vie de 30 ans, ses méthodes passées pour se développer ne peuvent plus s’appliquer dans le contexte d’aujourd’hui et nécessite de se transformer pour poursuivre son développement avec efficience et sérénité.
Quels sont les phénomènes auxquels les entreprises sont confrontés ?
Les phénomènes peuvent être diverses et très variés :
- Sur le plan économique vous avez une grande variabilité dans les comportements des clients, dans les commandes, la consommation des clients finaux, qui créent de la perturbation chez nos clients que nous accompagnons. Dans ces conditions, ce n’est pas facile pour une entreprise d’ordonnancer son travail et de le planifier. Cela créée beaucoup de perturbations en interne.
- Les difficultés de recrutement entraînent des difficultés dans la gestion de l’entreprise, généralement avec moins de personne. On doit faire plus avec moins qui nécessite une autre façon de s’organiser. Il faut aussi maintenir les compétences actuelles à un bon niveau dans un contexte où le temps manque pour la formation. Il faut optimiser la qualité et l’efficience de la formation. Mais il faut continuer à former sinon les gens partiront s’ils ne s’émancipent pas dans le travail.
- Enfin, il y a le changement de la réglementation selon le contexte dans lequel travaille l’entreprise, comme les contraintes liées à la réglementation concernant le développement durable et l’environnement
La gouvernance est-elle encore plus essentielle qu’avant ?
Nous, on estime, avec nos 30 ans d’expérience, que la gouvernance doit être au coeur de la transformation en décentralisant encore plus le pouvoir. L’entreprise doit absolument décentraliser le pouvoir, rendre les gens autonomes au bon niveau des responsabilités pour que les décisions puissent être rapides et claires.
Les niveaux de hiérarchies doivent considérablement se réduire pour pouvoir être délégués. On a besoin de managers, on a besoin de décider mais au bon niveau. Il ne faut pas rester au niveau de l’exécutif.
Quels sont les méthodes et les objectifs que vous mettez en place quand vous arrivez dans une entreprise ? Comment aidez-vous les clients à se transformer ?
Notre méthode de transformation est basée sur 3 piliers fondamentaux :
- Créer la culture de confiance qui est fondamentale aujourd’hui.
- Travailler sur une performance globale et durable. Intégrer à la performance économique, la performance sociale, environnementale et durable.
- Travailler sur une approche de l’agilité systémique et collaborative.
Comment procédez-vous sur le terrain ?
- On commence par un diagnostic pour définir le niveau de maturité et le niveau d’agilité de l’entreprise. C’est un diagnostic stratégique, opérationnel et basé sur le facteur humain pour définir un plan selon les objectifs et le degré de maturité que l’entreprise doit atteindre pour être autonome et dans les meilleurs délais possible. On va agir à la fois sur l’organisation pour la rendre plus robuste, sur les pratiques de management, dont le schéma de gouvernance, pour rendre les gens plus autonomes et faire en sorte que le système puisse le développer et le maintenir.
- On travaille sur des systèmes d’information pour obtenir la bonne information au bon moment et pouvoir décider.
- On travaille sur les postures et les attitudes de l’encadrement. Travailler plus sur du leadership authentique pour créer ce niveau de confiance.
- On apporte de la méthode en résolution de problème, créer une dynamique d’intelligence collective
- On travaille sur plus de management de la connaissance et la capitalisation du savoir en entreprise
Comment on mesure les effets et au bout de combien de temps ils arrivent ?
Les effets on les mesure en continu. Un des indicateurs est le niveau maturité. Il va être piloté tous les 6 à 9 mois. Sinon, on met en place des chantiers opérationnels avec leurs propres objectifs et indicateurs à piloter. C’est piloté mensuellement au regard des indicateurs et des blocages qu’il faut pouvoir soulever pour poursuivre.
Y-a-t-il des secteurs plus adaptés et que vous suivez le plus ?
Tous les secteurs peuvent être concernés. Nous, aujourd’hui on travaille dans l’agroalimentaire, le bois, la plasturgie, la métallurgie et aussi la VAD. Ils ont les mêmes problématiques mais pas du même niveau et pas dans le même contexte économique et besoin du marché. Une entreprise de 60 personnes ne peut pas être accompagnée de la même manière qu’une entreprise de 250 personnes et plus. On s’adapte en fonction du profil de l’entreprise pour mobiliser nos méthodes de conduite de changement au regard du profil de l’entreprise.
Quels sont les risques pour une entreprise de ne pas évoluer et de rester sur des méthodes anciennes ?
Le risque pour une entreprise de ne pas bouger serait de disparaître. Sans aller jusque là, il faut lutter, faire preuve de résilience et dépasser ce cap pour aller chercher de la sérénité. Quand vous êtes résilient, vous n’êtes pas dans la sérénité. Cela dure le temps que les gens sont capables de générer de l’énergie pour pouvoir compenser les défaillances du système organisationnel. C’est uniquement basé sur la force humaine.
On peut venir aussi vous voir lorsqu’on veut transmettre à un tiers ?
Oui. Aujourd'hui on a plutôt le double profil de manière simultanée. C'est-à-dire qu'il y a des entreprises ou le dirigeant est
plutôt en fin de carrière où il a envie de préparer la relève soit auprès de ses enfants soit autrement donc il fait appel. Il fait appel à nous pour l’aider à faire en sorte que l’entreprise soit transmissible pour qu’elle puisse poursuivre.
À quelle fréquence se fait le travail de transformation ?
Pour une entreprise en transformation c'est toutes les semaines. Avec mes consultants on fait un point tous les jours sur l’évolution des projets en cours. On se doit de rester informer quand plusieurs consultants travaillent au sein de la même entreprise. Quand on s’engage avec une entreprise on est un vrai partenaire, on s’engage à 100%. Il est donc important pour les consultants travaillant sur les mêmes dossiers de communiquer et de trouver la bonne posture. Après je fais un point tous les mois avec le client en fonction des besoins et des évènements qui se passent. C’est un accompagnement en continu.